Se lancer en franchise est une aventure entrepreneuriale qui séduit de plus en plus de québécois. Ce modèle d’affaires permet de bénéficier du savoir-faire d’une marque établie tout en développant sa propre entreprise. Cependant, une question cruciale se pose avant de franchir le pas : quel est le véritable coût d’une franchise ? Entre les droits de franchise, les redevances et les frais annexes, le budget nécessaire peut varier considérablement d’une bannière à une autre.
Au-delà des chiffres, comprendre ce que chaque coût représente et comment il s’intègre dans le modèle économique de la franchise est essentiel pour réussir.
Cet article explore en détail les différents éléments financiers à prendre en compte pour évaluer l’investissement global, anticiper les dépenses à venir et faire un choix éclairé qui corresponde à vos ambitions et à vos moyens.

Quel est le prix d’une franchise ? décryptage complet
Le droit de franchise : le coût d’accès à la franchise
Le droit de franchise correspond à la somme versée par le franchisé au franchiseur lors de la signature du contrat. Ce paiement officialise l'adhésion du futur franchisé au réseau et marque une étape clé dans le processus d'intégration.
À quoi sert le droit de franchise ?
Le montant du droit de franchise est déterminé en fonction des prestations fournies par le franchiseur pour accueillir et former le nouveau franchisé. Cela inclut :
La transmission du savoir-faire : élément central de tout réseau de franchise, le savoir-faire représente un atout concurrentiel majeur.
L’assistance initiale : comprenant l’accompagnement à l’ouverture du point de vente et l’aménagement du local selon les standards du réseau.
Le droit d’exploitation de la marque : donnant accès à une bannière reconnue, dont la notoriété permet souvent un démarrage rapide de l’activité.
Quels sont les critères qui influencent le montant du droit de franchise ?
Le droit de franchise varie considérablement selon plusieurs critères :
La notoriété de la bannière : une marque bien établie et reconnue demandera généralement un droit de franchise plus élevé. Les réseaux réputés facturent souvent entre 30 000 et 60 000 $, tandis que les bannières émergentes proposent souvent des montants plus accessibles, entre 10 000 et 25 000 $.
Le secteur d’activité : les franchises nécessitant des investissements initiaux modestes, comme certains services, peuvent proposer des droits de franchise allant de 5 000 à 15 000 $. En revanche, les secteurs à forte intensité capitalistique, tels que la restauration, peuvent exiger des droits de franchise dépassant les 50 000 $.
Les performances économiques du concept : plus un modèle est éprouvé et génère une rentabilité élevée, plus les candidats seront prêts à payer un droit de franchise important pour accéder à ce succès.
Le droit de franchise n’est pas une simple dépense, mais un véritable investissement. Il permet au franchisé de bénéficier d’un modèle éprouvé, d’un savoir-faire structuré, et d’une marque établie, lui offrant ainsi les meilleures chances de réussite à court, moyen et long terme.
La redevance et les contributions annexes : des engagements financiers à prévoir
Lorsqu’un franchisé intègre un réseau de franchise, il doit s’acquitter d’une redevance financière, également appelée royauté, qui constitue un élément central du modèle économique de la franchise. Cette redevance, souvent calculée en pourcentage des ventes brutes mensuelles, représente le paiement principal. Elle rémunère le franchiseur pour l’utilisation de sa marque et de son concept, tout en donnant accès à des services essentiels, tels que :
Le savoir-faire : un atout stratégique pour se démarquer sur le marché.
La formation initiale et continue : indispensable pour maîtriser les standards et les opérations du réseau.
L’assistance technique : un support opérationnel permanent.
Les outils marketing : pour renforcer l’attractivité locale.
La recherche et développement : pour innover et maintenir la compétitivité de la bannière.
L’animation du réseau : qui favorise la cohésion et le dynamisme entre les franchisés.
Bien que cette redevance varie d’un franchiseur à l’autre, elle s'établit en moyenne à environ 5-6 % du chiffre d’affaires mensuel.
En parallèle, une contribution au fonds de publicité, généralement comprise entre 1% et 5% du chiffre d’affaires mensuel, peut être exigée pour financer la publicité et la promotion communes du réseau.
Ces actions, réalisées à l’échelle régionale, provinciale ou nationale, visent à renforcer la visibilité de la bannière et à uniformiser l’image de marque sur l’ensemble des points de vente.
Ces redevances couvrent non seulement le fonctionnement et le développement du réseau, mais aussi les actions de communication, l’innovation et l’animation commerciale. Il est donc essentiel de les intégrer dans la planification financière du projet de franchise, car elles reflètent directement la qualité et le soutien offerts par le franchiseur pour garantir la réussite de ses franchisés.
Les coûts de construction, d’aménagement et les achats de matériel
Lorsqu’on parle des coûts liés à l'ouverture d’une franchise, les dépenses en matière de construction, d’aménagement et d’achats de matériel représentent une part significative du budget initial. Ces coûts varient en fonction de plusieurs critères tels que la taille du local, l’emplacement, et le secteur d’activité de la franchise.
Coûts de construction et d'aménagement :
Les travaux de construction et d’aménagement sont essentiels pour adapter le local aux normes et exigences spécifiques du franchiseur. Cela inclut la mise en conformité avec les règles de sécurité, l’isolation, l’aménagement des espaces de vente, de stockage, ainsi que les installations sanitaires et techniques. Ces dépenses peuvent fluctuer selon le type de bâtiment et la superficie du local. Il est donc crucial de prévoir un budget réaliste et de prendre en compte les frais liés à la décoration et à l’agencement de l’espace afin de respecter l’identité visuelle de la marque.
Achats de matériel :
En fonction du secteur d’activité de la franchise, l’investissement dans le matériel peut être conséquent. Pour une franchise dans la restauration, par exemple, cela inclut l'achat de cuisines professionnelles, de réfrigérateurs, de vitrines réfrigérées, de mobilier, de caisses enregistreuses, etc. Dans d’autres secteurs, il s’agira peut-être de matériel informatique, de véhicules ou d’autres outils de travail spécifiques. Les franchiseurs, de par leur expertise, souvent recommandent des fournisseurs spécifiques, ce qui peut permettre de bénéficier de tarifs négociés. Toutefois, ces coûts doivent être intégrés dans l’évaluation de l’investissement global.
Même si le franchiseur est en mesure de vous fournir une estimation précise de ses différents coûts, il est primordial pour le futur franchisé de bien les évaluer en amont afin d’assurer une gestion financière optimale de son projet. Ces dépenses, bien qu’importantes, contribuent directement à la mise en place d’une activité pérenne et conforme aux exigences du réseau.
Les frais de fonctionnement : également appelés fonds de roulement
Le prix d’une franchise n’inclut pas le fonds de roulement nécessaire à son bon fonctionnement. Cela peut conduire certains franchisés à se retrouver à court de liquidités peu après le lancement de leur activité. En effet, l'absence d'un fonds de roulement suffisant est une cause fréquente d'échec pour les nouveaux franchisés.
Le fonds de roulement est une composante essentielle du budget initial d’un projet en franchise. Il s’agit de la trésorerie indispensable pour couvrir les dépenses courantes, notamment les salaires, les paiements aux fournisseurs et les charges fixes, avant que le chiffre d'affaires généré ne soit suffisant pour couvrir ces coûts.
Ce capital de départ joue un rôle crucial dans la stabilité financière de l’entreprise, en garantissant une gestion fluide du cash-flow et en évitant les tensions de trésorerie, particulièrement durant les premiers mois. Le montant requis peut varier en fonction du secteur d’activité, de la taille de l’entreprise et des spécificités du marché local.
Si le prix d’entrée dans un réseau est généralement clairement défini, le fonds de roulement, lui, reste à estimer par le franchisé. Le franchiseur, en tant que partenaire clé, peut toutefois fournir des indications précieuses sur le montant nécessaire, adaptées au secteur et au projet. Cependant, il appartient au franchisé de s’assurer qu’il dispose des ressources financières adéquates pour pour faire face aux dépenses liées à l’exploitation de son établissement et anticiper d’éventuels imprévus.
Le stock initial (ou inventaire) : un élément crucial pour répondre à la demande
Il n’est pas nécessaire de disposer d’un inventaire dans le cadre d’une franchise de services. En revanche, pour une franchise de produits (vente au détail ou distribution), l’investissement requis pour l’inventaire de départ variera en fonction de la nature des marchandises.
Ce stock initial est crucial pour démarrer l’activité, car il permet de répondre aux premières commandes et d’assurer une disponibilité immédiate des produits pour les clients. Le montant à prévoir dépendra notamment du type de produits (périssables ou non), de la stratégie commerciale du franchiseur et de la taille du point de vente. Une bonne gestion de cet inventaire dès le départ est essentielle pour éviter les surcoûts liés à un surplus ou à une rupture de stock.
Les frais d’experts et de professionnels : un accompagnement essentiel pour sécuriser votre projet
En plus du droit de franchise et des redevances, il est essentiel de prévoir des frais liés aux services d’experts et de professionnels pour garantir la réussite de votre projet de franchise.
Ces coûts peuvent inclure l'accompagnement par les professionnels suivants :
Un avocat spécialisé en franchise : il joue un rôle crucial en analysant minutieusement et en validant le contrat de franchise, assurant ainsi la protection des intérêts du franchisé. Grâce à son expertise, il garantit le respect des droits du franchisé, clarifie les obligations légales des parties et contribue à établir une collaboration équilibrée et durable.
Un comptable : il est indispensable pour évaluer la viabilité financière d’un projet de franchise. Son impartialité garantit une évaluation objective, tandis que son expertise assure la conformité fiscale et sociale, permettant au franchisé de se concentrer sur le développement de son activité.
Bien que ces services impliquent des frais additionnels, ils représentent un investissement précieux pour réduire les risques et maximiser vos chances de succès.
Mise de fonds personnelle : évaluer précisément ses capacités financières
Lorsqu’un entrepreneur envisage de se lancer en franchise, une étape essentielle consiste à évaluer sa mise de fonds personnelle. Celle-ci constitue une part significative de l’investissement initial et joue un rôle clé pour accéder au financement. Généralement, ce montant représente entre 30 et 50 % du coût total du projet et est indispensable pour obtenir un prêt couvrant le reste de l’investissement.
Cette somme est un indicateur de la solidité financière du projet et sert à rassurer les banques sur la viabilité de l’entreprise. En règle générale, les établissements financiers exigent que cette mise de fonds corresponde à environ 30 % de l’investissement global.
Il est donc crucial pour un futur franchisé d’évaluer précisément l’ensemble des coûts liés à la création de son entreprise et d’ajuster sa mise de fonds personnelle en fonction des besoins réels du projet. Contrairement à certaines idées reçues, ce montant ne finance pas des postes spécifiques comme l’achat de matériel ou l’aménagement du local, mais constitue une portion du financement global, incluant notamment le fonds de roulement.
Bien que cette mise de fonds puisse paraître élevée, elle reflète l’engagement personnel du franchisé dans son projet. Par exemple, un entrepreneur disposant de 15 000 $ de mise de fonds ne devrait pas viser une franchise nécessitant un investissement de 400 000 $. Heureusement, de nombreuses franchises accessibles demandent un apport plus modeste, offrant ainsi des opportunités intéressantes à des entrepreneurs aux moyens financiers limités.
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